L'Ankou (an Ankoù) est la mort personnifiée et l'artisan de la mort (oberour ar maro). Représenté souvent comme un homme très grand et très maigre, les cheveux longs et blancs, un large chapeau de feutre noir dissimule son visage, ses yeux sont deux chandelles qui brillent dans les ténèbres de la nuit. Il tient dans la main une faux à tranchant tourné en dehors qu'il lance en avant pour frapper ses victimes et qu'il aiguise avec un os humain.
L'Ankou circule la nuit, debout sur sa charrette à deux chevaux (karrig an Ankou) dont le grincement des essieux est le pire des présages, l'entendre ou croiser en chemin le sinistre attelage sont des signes annonciateurs de la mort d'un proche ou de sa propre mort.
Il sillonne les campagnes en faisant pivoter sa tête à sa guise autour de sa colonne vertébrale. Ainsi rien ne lui échappe et malheur à qui se trouve sur la route du funeste convoi.
Accompagné de deux hommes qui l'aident dans sa mission, l'un tient la bride du cheval de devant, l'autre ouvre les barrières ou les portes des maisons pour faciliter le passage et dispose sur la charrette les cadavres de victimes fauchées.
Des pierres lestent la charrette afin de la faire grincer encore plus, lorsqu'un malheureux est fauché, quelques pierres sont déchargées. Pour cette raison, on dit que lors de veillées mortuaires on entend parfois un bruit de caillasses, c'est l'âme du défunt qui remplace une partie du lest sur la charrette de l'Ankou.
Il nargue les passants en leur rappelant "Maro han barn ifern ien, Pa ho soign den e tle crena" "La mort, le jugement, l'enfer froid, quand l'homme y songe, il doit trembler", ainsi il rappelle toujours aux hommes la fin à laquelle aucun de nous ne peut se soustraire.
Il n'est pas fondamentalement mauvais, et il lui arrive d'aider les vivants généralement en les prévenant de leur mort afin qu'ils mettent leurs affaires en ordre avant de mourir.
Dans chaque paroisse, le dernier mort de l'année devient l'Ankou de l'année suivante.
Les bretons nomment la nuit de Noël la "nuit des Merveilles". Au cours de cette nuit, durant la messe de minuit, l'Ankou a l'habitude de frôler de sa cape tous ceux qui ne passeront pas l'année.
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